Sunday, 26 June 2011

Dublin, terre de musiques


Petite séquence nostalgie, après un retour douloureux dans la région parisienne : Dublin me manque ! J’y ai passé presque deux ans… Cette ville est magique, à l’image du peuple irlandais : accueillante, joyeuse, musicale ! Minuscule aussi, avec son million d’habitants. Rien à voir avec Paris, qui rassemble à elle seule presque trois fois la population de l’Eire (environ quatre millions…). Et pourtant là se trouve tout le paradoxe : il se dégage de l’Irlande une effervescence culturelle que je peine à trouver en France.
Qu’il s’agisse de littérature, de cinéma, (de la Saint-Patrick !), et bien-sûr de musique, l’île d’Emeraude a su s’imposer sur la scène internationale par le biais d’une production artistique d'autant plus impressionnante qu'elle émane d'un si petit pays. Il serait inutile de dresser une liste des artistes qui font la renommée culturelle de l’île. Et il n’y a pas que U2 ! Je cherche plutôt à insister sur le caractère si particulier de la capitale dublinoise, destination que je recommande à tous, et aux amoureux de musique en particulier.
Le Wall of Fame, Temple Lane, South Dublin

Tout guide touristique confirmera mes propos : la musique est partout à Dublin ! Et ce n’est pas un cliché, type béret et marinière pour les parisiens ! Il suffit de se balader dans la ville pour y entendre les chants folkloriques s’échapper de l’une des nombreuses boutiques souvenirs Caroll’s , passer devant des amateurs jouant reprises ou compos originales pour se faire découvrir et/ou un peu de sous comme Glen Hansard, dans le film Once (à voir absolument si ce n'est déjà fait!), et bien-sûr mettre les pieds dans un pub !

 La « pub-culture » est à l’Irlande ce que la baguette est à un repas français : indispensable, universelle, partie intégrante de l’ « identité nationale », encore que, on peut être français sans manger de pain, il est peut-être plus difficile d’être irlandais sans faire un tour au « public house »! Dans Ulysse, James Joyce proposait d’ailleurs « un bon casse-tête : traverser Dublin en évitant les pubs » (problème existentiel résolu ici-même) .

De nombreux concerts y sont organisés régulièrement, parfois quotidiennement. Et ce pas seulement dans les quartiers les plus touristiques comme Temple Bar. J’ai assisté à un concert très chaleureux dans un petit pub de Donegal (un coin paumé mais agréable, dans le Nord-Ouest du pays...), mené par un garçon de dix-sept ans à la voix de ténor et qui venait de me servir une Guiness… Mais revenons à Dublin ! L’un de mes pubs favoris, le Celt, attire tout autant les touristes que les Irlandais pure souche. Un concert y est offert chaque soir. Le samedi, un jeune homme s’y produit avec…sa grand-mère qui prend visiblement plaisir à chanter les classiques de l’île mais également Creep de Radiohead ou, à mon plus grand bonheur, The Middle de Jimmy Eat World(mes chouchous ! ). Des moments émouvants qui me rappellent à chaque fois pourquoi j’aime autant cette ville, ce pays, qui malgré une situation économique alarmante n’a rien perdu de sa chaleur communicative.

Des groupes professionnels débutent dans les pubs, et y retournent même une fois la gloire conquise. Ainsi, Glen Hansard ( frontman des Frames) peut être rejoint, à la surprise du public, par Damien Rice dans l’atmosphère intimiste du Whelan’s(voir la vidéo).

Ce qui me plaît également à Dublin, c’est qu’elle sied parfaitement à mes goûts en matière de musique. J’ai en effet un penchant très prononcé pour la musique indé, la pop et le rock…anglophones ! En France, j’ai longtemps cru être une des rares personnes de mon âge à adorer Livin’ On A Prayer de Bon Jovi, que mes parents m’ont fait découvrir lorsque j’étais bébé…A Dublin, cette chanson passe en boucle dans les bars depuis des années, et est reprise en cœur par une foule enthousiaste. En France tout le monde chante Cloclo et Johnny(oui oui, tout le monde, qu’on les aime ou pas). En Irlande, tout le monde s’égosille sur The Killers ou Kings of Leon(groupes certes connus en France mais moins populaires), ce qui n’est pas pour me déplaire(ne vous méprenez pas, j'aime Cloclo aussi!).

Bon après, des boys bands comme Take That remplissent toujours les stades, et Lady Gaga ou les Black Eyed Peas y confirment leur succès planétaire. Mais il y a quelque chose à Dublin qui me permet de me sentir… dans mon « élément ». De nombreux groupes géniaux partiellement ou totalement inconnus en France jouissent d’une notoriété bien plus grande au pays des Leprechauns. Ici je peux frimer, genre je connais trop de groupes sympas, là-bas, je n’ai qu’à m’adresser à n’importe quel féru de la station de radio Phantom 105.2 pour me rendre compte que je ne suis qu’une simple consommatrice parmi tant d’autres.

 Ah Phantom, heureusement qu’internet existe ! Allez jetez un œil, (et une oreille, les deux même !) à leur site, vous y découvrirez tout plein de belles choses. Les playlists sont très régulièrement remises à jour (soyez sûrs que le nouvel Arcade Fire, par exemple, y sera diffusé tout de suite après une première mise en ligne officielle) et les groupes irlandais y sont particulièrement mis en avant. Nos radios françaises, en dépit de leurs quotas, font pâle figure à côté de cette chaîne pour ce qui est de nous faire découvrir des petits groupes, pourtant au combien nombreux et talentueux.

Voici l'occasion pour moi de vous faire partager l'un de mes morceaux préférés de l'année 2011, découvert grâce à Phantom et interprété par les délicieux Ham Sandwich, originaires de Kells...en Irlande! D'autres viendront très prochainement.